Arlequin poli par l'amour
Marivaux
Ce spectacle est né au Festival Contes d'été 2024, il marque un tournant du festival de part son succès et le fait qu'il poursuivra sa vie hors du Festival.
En effet avant cela tous les spectacles créés au Festival avaient pour vocation de mourir avec l'édition qui les avaient vus naître.
Notre Arlequin par sa puissance, se drôlerie et son adaptabilité poursuivra donc sa route hors de notre prairie pour le plus grand bonheur des spectateurs.trices.
Mise en scène Guillaume Gras
Avec Marie Guignard, Eurialle Livaudais, Pierre Livaudais, Nicolas Perrochet, Gonzague Van Bervesseles et Löwy
Nous voici au royaume d’une fée aimant particulièrement les beaux jeunes hommes... Elle vient d’enlever Arlequin, le plus beau blond du village, mais celui-ci, malheureusement pour elle, se trouve être profondément bête !
Notre fée n’en démord pas et souhaite l’instruire, mais c’est dans les bras d’une autre que notre bel Arlequin s’éveillera à l’amour et par là, à l’intelligence, et tentera de se sortir des griffes de la fée.
Notre Arlequin est bien loin de l’image bavarde et datée qu’entretien malgré lui le nom de Marivaux.
C’est ici un spectacle court, 50min, donnant à entendre et à comprendre ce texte à tous les publics, d’une manière physique et radicale.
Pour scénographie une simple tente 2secondes de chez décathlon (la fresh and black, bien connue du campeur) en plein centre. Une balançoire à jardin. Et notre chanteuse/musicienne, Löwy, à cour avec ses instruments.
Ensuite ce sont des costumes surfant sur une ligne, celle se trouvant entre le conte de fée et le film érotique, et des têtes de moutons, oui, ici « les esprits » de la fée, sont des moutons.
Une comédie physique et coquine donc et pleine d’apartés osés au public. Les plus petits rigolent des situations et des prouesses physiques d’Arlequin, et les plus grands se régalent du double langage sur lequel nous surfons. Un théâtre brut et physique qui demande une réelle débauche d’énergie aux comédien.ne.s et entretien un plaisir coquin pour le spectateur.
Enfin de la musique live avec, comme tout bon début de conte de fée qui se respecte, une harpe, vite remplacée par les loops de synthétiseur et des lazzis acoustiques, nous plongeant dans un Arlequin résolument physique et contemporain.
Photos Catherine Renard